Le nom du label fait référence à la takamba (ou n'goni), instrument à cordes des griots du Sahel, qui fut l'instrument fétiche du chanteur réunionnais Alain Peters.
Takamba
la collection du patrimoine musical de l'Océan Indien
publié par
PHOI
22/08/2020

Le label a été créé en 1997, pour conserver et valoriser le patrimoine musical des îles du Sud-Ouest de l'Océan Indien : La Réunion mais aussi Mayotte, Rodrigues, les Chagos, les Seychelles et Maurice. C'est pas petit ! C'est même un travail de longue haleine qui, en 16 ans, a permis au label Takamba de restituer les œuvres d'artistes disparus ou oubliés des circuits commerciaux mais qui ont marqué l'histoire de nos régions...

« Z'enfant Bâtard » est une chanson d'Henri Madoré (1928 – 1988), de son vrai nom Henri Madouré, qui pour une « petite monnaie », un « coup d'sec » (un verre de rhum), et surtout le plaisir des passants, chanta avec sa guitare et son harmonica à La Réunion, de 1946 à 1981. Cette chanson a été enregistrée en 1972 à La Réunion et fait partie du premier CD du label Takamba : « Le dernier chanteur de rue » (TAKA 9701), sortie en 1997.

« Rest' Là Maloya » est une chanson d'Alain Péters (1953-1995). Enregistrée à La Réunion, elle fait partie de l'album « Paraboler » (TAKA 9801), sortie en 1998. Album qui a d'ailleurs fait connaître Alain Peters au public bien au-delà des frontières réunionnaises. Diffusé à plus de dix mille exemplaires, il n'en finit pas de faire des émules. Si cet artiste n'avait pas préféré les chemins de l'irréel à ceux préétablis par la société, il aurait très certainement connu le même succès unanime qu'à titre posthume. Peut-être était-il trop avant-gardiste et expérimental dans les années 1980 pour attirer autant d'intérêt qu'aujourd'hui, à l'ère de la World Music.

« Mo Mari Ô » du groupe Kaskavel, est extrait de l'album « Ile Rodrigues : volume 1 : voix et tambours » (TAKA 0003), sortie en 2000. Cet album est le fruit d'un long travail de collectage entrepris auprès des tambouriers et chanteurs de ségas tambours rodriguais.

« Séga », interprété par Joseph Hortense vient de l'album « Ile Rodrigues : volume 2 : accordéon » (TAKA 0004), sortie en 2000. Cet album est consacré aux danses de salons créolisées à l'image de laval, la mazok ou encore la kotis, toutes interprétées à l'accordéon diatonique.

« Petite Fleur Aimée » est une chanson de Georges Fourcade (1884-1962). Enregistrée dans les années 30 à La Réunion, elle fait partie de l'album « Le Barde créole » (TAKA 0105), sortie en 2002. Ce disque nous renvoie au début du XXe siècle, à une époque où le séga, qui était encore appelé « chansonnette créole », se formalisait et se généralisait grâce à Georges Fourcade, au sein des salons de bals de la bourgeoisie réunionnaise dont il était issu.

« Quand li mette son moullur' » est une chanson de Jules Arlanda (1923-2010), interprétée par Pierrette Payet et accompagnée par Les Play-Boys. Enregistrée à La Réunion, cette chanson fait partie de l'album « Jules Arlanda et ses interprètes » (TAKA 0306), sortie en 2003. Le parcours de cet auteur, compositeur, accordéoniste et contrebassiste, fut riche d'expériences, mais surtout notable dans la mesure où il fit partie des rares musiciens réunionnais lettrés. Cela explique qu'il préféra humblement se consacrer à l'écriture de textes en créole et à leur harmonisation, plutôt qu'à l'interprétation de ses chansons ou ségas, issus de la tradition populaire.

« Papiyon Doré » est une chanson interprétée par Charlésia Alexis (1934-2012). Enregistrée à Maurice, elle fait partie de l'album « La Voix des Chagos » (TAKA 0407), sortie en 2004. Charlésia est l'une des seules chagossiennes à se souvenir et interpréter les ségas qu'elle et ses amis composaient et chantaient pour se divertir le samedi soir, échanger des nouvelles ou encore danser, lorsqu'ils vivaient aux Chagos. Elle puise dans sa mémoire, afin de restituer de sa voix éraillée par la lutte pour les droits de son peuple, des paroles et des airs qui n'ont, selon sa tradition, jamais été écrits.

« Maman Jolie » est une chanson écrite et composée par le violoniste Luc Donat (1925-1989). Enregistrée à la Réunion vers la fin des année 1900, cette chanson fait partie de l'album « Le Roi du séga » (TAKA 0408), sortie en 2004. Par son œuvre, Luc Donat, s'inscrit telle une figure emblématique du patrimoine musical réunionnais, et fut l'un des rares à avoir perpétué cette pratique instrumentale héritée des musiciens routiniers. Il fut également l'un des premiers musiciens réunionnais à se produire nationalement, voire internationalement, devenant ainsi à la fin des années 1950 l'ambassadeur du séga de son île.

« Manapany » écrite et composée par le violoniste Luc Donat, elle fait également partie de l'album « Le Roi du séga » (TAKA 0408), sortie en 2004.

« Gayar Moin Nana » est extrait de l'album « Le Maloya kabaré » (TAKA 0409), sortie en 2005. De sa voix sèche et noueuse, Louis Jules Manent dit Gramoun Bébé (1927-2005), chantre du maloya, à la fois maître de cérémonie et porteur d'un savoir hérité de ses ancêtres, chante ici comme il l'a toujours fait, le plus spontanément possible et entouré des siens.

« Brin Soley » est une chanson de Bam Cuttayen (1952-2002). Enregistrée à Maurice à la fin des années 1900, cette chanson fait partie de l'album « L'Artiste engagé » (TAKA 0510), sortie en 2005. Bam Cuttayen a amplement gagné sa place dans l'histoire socioculturelle de l'île Maurice, grâce à ses engagements politiques, artistiques, et aux actions qu'il mena en faveur d'une société meilleure. En fidèle défenseur des droits de l'homme et de l'humanité, il voua sa vie à la misère, en se rapprochant du petit peuple pour mieux le comprendre et le dépeindre. Son objectif était de modifier, grâce à la musique, certains comportements en faisant évoluer les mentalités.

« P'tit Coq Pays Plume Canard Manille », interprétée par Marc Mirault, accompagné de l'orchestre Pitou, est une chanson de Benoîte Boulard (1927-1985) et de Loulou Pitou (1922-2002). Enregistrée à la fin des années 1900, cette chanson fait partie de l'album « Du quadrille créole au séga » (TAKA 0611), sortie en 2007. Il immortalise la longue collaboration entre la chanteuse et le compositeur, accordéoniste réunionnais.

« Coq Un Poule » de Benoîte Boulard et de Loulou Pitou fait également partie de l'album « Du quadrille créole au séga » (TAKA 0611), sortie en 2007.

« Mal De Tête » de la Famille Gado fait partie de l'album « Entre romances et maloyas » (TAKA 0812), sortie en 2008. Les Gado chantent en famille, et cela depuis plusieurs générations. Les répertoires enregistrés sur ce disque (romances, maloyas pléré et maloyas festifs) reflètent à la fois l'efficacité de cette transmission familiale et la diversité du patrimoine musical de La Réunion.

« Ça Même Caf' La » du guitariste et compositeur, Narmine Ducap (1940-2015), vient de l'album « Ségas instrumentaux (1966-1976) » (TAKA 0813), sortie en 2008. Il fait partie d'une génération de musiciens dionysiens qui se sont investis au cours des décennies 1960-70, dans l'enregistrement de ségas. Participant à la structuration de la production discographique insulaire, il fut un des instrumentistes les plus sollicités par les studios, en particulier pour son efficacité en tant que soliste et ses capacités à accompagner, au pied levé, les chansons d'autres interprètes.

« Maloya » est une chanson de Claude Vinh San (1934-2016) et du Jazz Tropical. Elle fait partie de l'album « Claude Vinh San et le Jazz Tropical » (TAKA 0814), sortie en 2008. Accordéoniste, auteur, compositeur et interprète, Claude Vinh San fêta en 2007, ses cinquante ans de carrière à la tête du Jazz Tropical. Une longévité qui s'explique notamment par l'essence et le choix des répertoires qu'il véhicula à La Réunion, des années 1957 à 1971.

« La Rosée Si Feuilles Songes » interprétée ici par Hervé Imare, est une chanson d'Alain Péters (1953-1995). Enregistrée à La Réunion, elle fait partie de l'album « Vavanguèr » (TAKA 0815), sortie en 2008. Cet album est la nouvelle version remasterisée est largement augmentée de l'album « Paraboler » (TAKA 9802) d'Alain Péters, sortie en 1998.

« Mangina Zaza » de Mawa Association vient de l'album « Ile de Mayotte : musiques, danses et instruments traditionnels » (TAKA 1016), sortie en 2010. Cet album est le fruit d'un travail de collectage de terrain effectué en juillet 2007, regroupant un cd et un dvd consacrée aux festivités du grand mariage.

« Téfaka » de Velo Mwarabou vient également de l'album « Ile de Mayotte : musiques, danses et instruments traditionnels » (TAKA 1016), sortie en 2010.

« Ti Pol » interprété par Ton Pat' vient de l'album « Memwar lamizik seselwa » (TAKA 1017), sortie en 2010. Cet album, né d'un collectage de terrain qui s'est déroulé en 2009, se veut être un travail de mémoire consacré aux traditions musicales des Seychelles, et plus précisément de l'île Mahé, à travers le savoir reconnu de Patrick Prospère, surnommé Ton Pat'. Multi-instrumentiste, auteur, compositeur et interprète, il était l'un des derniers musiciens et facteurs d'instruments de son île, porteur d'un savoir musical ancestral.

« Kapten Du Port » interprété par Ton Pat' vient également de l'album « Memwar lamizik seselwa » (TAKA 1017), sortie en 2010.

« Séga Maloya » est une chanson de Maxime Laope (1922-2005). Enregistrée à La Réunion, elle fait partie de l'album « Chapeau l'artiste ! » (TAKA 1218), sorti en 2012. Fervent défenseur de la langue créole et des traditions musicales de La Réunion, Maxime Laope est un pilier de l'histoire de la musique locale.
